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ID Notice 13180
Domaine Archive
Type document archives privées
Titre propre Fonds Jacques Krier : les dossiers
Notes du titre 7 cartons Cauchard
Auteurs auteur, Krier Jacques
Date de début
Date de fin
Langue français
Thématique télévision
Descripteurs réalisateur ; scénariste
Résumé documentaire Biographie :
Jacques Krier, né le 6 février 1927 à Nancy et décédé le 25 août 2008 à Digne les Bains était réalisateur de télévision, scénariste et écrivain.

Il passe son enfance en Lorraine et adolescent, il écrit déjà des poèmes et rédige des nouvelles. Il est aussi passionné par le cinéma et il fonde avec Jean L'Hôte, le Ciné-club de Nancy. Il poursuit ses études supérieures à Paris et il obtient une maîtrise de philosophie sur le thème des surréalistes et le cinéma ainsi qu'une licence en droit. En 1949, il entre à l'IDHEC et il y rencontre Jean-Christophe Averty, Pierre Badel et Michèle O'Glor. Il a notamment pour enseignant Stellio Lorenzi. Tout en poursuivant sa formation, il écrit des articles pour la revue de cinéma "L'Ecran français", dédié notamment à la télévision. En 1950, il est assistant du réalisateur de cinéma Yves Allégret mais l'ambiance du cinéma ne lui plait pas. En raison du chômage qui touche les studios de cinéma en France, Jacques Krier, sur les conseil de Stellio Lorenzi, candidate pour entrer à la télévision. Il obtient d'abord un stage puis il intègre la RTF comme assistant réalisateur côtoyant d'anciens élèves de l'IDHEC de sa promotion et de celle d'avant dont Pierre Badel ou Jean l'Hôte. Il devient rapidement militant CGT et en 1953, il rejoint la cellule communiste de la RTF.

En 1953, il est promu réalisateur du magazine "Les Films du Dimanche" qu'il préparait avec le journaliste François Chalais.

En 1956, il devient réalisateur stagiaire au journal télévisé avec Jean-Noël Roy et Roger Benamou. Il côtoie également Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet et Léon Zitrone. La réalisation du journal télévisé lui a permis de se former à la technique du montage.

De 1957 à 1960, il se voit confier par Jean Claude Bergeret la réalisation du documentaire consacré à la crise du logement "Rue du Moulin de la Pointe", diffusé dans la série "A la Découverte des Français". Cette série était préparée en collaboration avec les sociologues du CNRS dont Paul Henry Chombart de Lauwe. En 1957, Jacques Krier réalise le documentaire "Le café du beau site" basé sur le thème de la mobilité sociale puis en 1959, "Les quatre saisons", une série documentaire consacrée au monde rural.

A partir de 1960, il collabore régulièrement au magazine "Cinq colonnes à la une" en réalisant de nombreux reportages dont "L'Ile de Houat" en 1960, "Messaada à l'heure d'Evian" en 1961 ou "Budget d'un gréviste" en 1962. De 1963 à 1968, il réalise quelques documentaires fictionnels diffusés dans la série "Jeux de société", produite par Danielle Hunebelle dont "Le Prof de philo" en 1963 ou "La Mort d'un honnête homme" en 1968. Pour le magazine "Les Femmes aussi" d'Eliane Victor, il réalise de 1967 à 1972 plusieurs reportages sociaux dont "Les matinales".

Jacques Krier a aussi écrit et réalisé des fictions pour la télévision dont "Une histoire d'amour" en 1962, le feuilleton "Le match" en 1963 ou "Le petit boxeur". A travers ses uvres, Jacques Krier cherche à dépeindre avec réalisme la vie quotidienne et il reste proche de ceux qu'il filme. Il estime que certaines réalités sociales ne peuvent pas être exposées dans un documentaire ou un reportage mais elles peuvent être abordées par la fiction. Il invente "L'écriture par l'image". Il utilise pour ses fictions la même caméra que pour ses reportages. Il ne tourne jamais en studio mais en décors réels, sans effet de lumière, avec un son direct, ne travaillant qu'avec le moins d'acteurs professionnels possible et une équipe réduite de techniciens. Il est ainsi connu pour le faible coût de ses projets.

Il participe aux grèves de mai 1968. En 1971, Pierre Sabbagh qui souhaite une télévision plus distrayante, supprime son projet de fiction "Louis et l'aventure". Sans se décourager, Jacques Krier reste attaché à son idée de télévision à l'écoute des gens et il réalise successivement, "Le dernier train" en 1979, "Ca va, ça va !" en 1980, "Tu peux toujours faire des bagages" et "L'ombre des bateaux sur la ville", en 1984.

Jacques Krier est aussi romancier et à partir des années 1990, il publie plusieurs romans dont "Coup de jeunes : récit d'enquête" en 1991, "Monsieur, ça vous embête de nous parler de votre travail ?" en 1997, "L'idéale : roman" en 2000 et "Les drôles de voyages d'un camarade errant" en 2005.

Contenu :
Ce fonds darchives privées versé sous forme de don par Jacques Krier en 2003 contient les archives professionnelles du réalisateur relatives à certaines de ses réalisations : documents de travail (produits ou reçus), photos de travail ou de plateau, articles de presse.

Ces documents constituent une source primaire importante pouvant apporter un éclairage sur le métier de réalisateur et sur ses méthodes de travail des débuts de la télévision jusqu'aux années 1990.

Mode de classement :
Ces documents sont classés par titre d'émissions puis par thématique.

Conditions d'accès :
L'ensemble des documents contenus dans ce fonds est librement consultable.

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Documents en relation :
A l'INA :
- Archives écrites :
"Fonds Jacques Krier : les carnets"
"Fonds Jacques Krier : les scénarios"
"Fonds Jacques Krier : versement 2010

- Archives audiovisuelles :
-- Autres fonds :
Divers fonds vidéo, "Jacques Krier", collection "Les grands témoins de la télévision", enregistré en 1997
Divers fonds vidéo, "Jacques Krier", collection "Télé notre histoire" enregistré en octobre 1999.

Bibliographie : publications conservées à l'INA

Monographie :
- KRIER, Jacques, 1979. "La Jeanne d'Arc est rouillée : les enfants de Lorraine et les choses de la vie". Paris : Ramsay.
- BOSSENO, Christian, 1989. « 200 téléastes français». Cinémaction, Hors série.
- KRIER, Jacques, 1991. "Coup de jeunes : récit d'enquête". Paris : Messidor.
- KRIER, Jacques, 2000. "L'idéale". Paris : Le Temps des Cerises.
- KRIER, Jacques, 2005. "Les drôles de voyages d'un camarade errant". Paris : Le Temps des Cerises.
- ASTRUC, Alexandre, BADEL, Pierre et al., 2014. "50 ans de télévision". Paris : Le Passeur, Institut national de l'audiovisuel.

Périodique :
- COHEN, Evelyne, 2010. "Jacques Krier, entre documentaires, reportages et fiction". "Télévision : Télévision et réalité". n°1, p. 53.
- Nombreux articles publiés dans les journaux de programmes comme Télé magazine, Télé Sept jours, Télérama.
Résumé éditeur TEXTE REMIS PAR J.KRIER LORS DE LA DONATION

Voici donc mes papiers des années 50, 60, 70 et 80. Plus de trente ans consacrés à la télévision. Je suis heureux de vous les offrir, parce qu'ainsi j'ai l'impression de ne pas avoir perdu mon temps. Et de participer à l'oeuvre commune du service public de cette époque.

Au moment des DVD et de la télévision numérique, la distance avec cette télévision "primitive" s'accentue. Impression même que ce que nous avons vécu alors devient incompréhensible - presque fantasmatique. Les futurs progrès techniques ne feront sans doute qu'accroître cette impression. D'où ma satisfaction de vous avoir remis ces documents : ils serviront peut-être mieux à mesurer la portée historique de cette télévision des débuts - réels, publics. Je veux évidemment parler des débuts "artistiques" et pas des débuts "techniques" - encore que j'ai connu au départ de ma carrière la diffusion à double définition (460 et 817 lignes) et le noir et blanc.

Nous avions alors un grand rêve de télévision : une TÉLÉVISION NATIONALE POPULAIRE (TNP à la suite du TNP de Jean Vilar). C'est à dire un instrument de création pour un moyen de communication avec tous les citoyens de la Nation, y compris les ouvriers et les paysans qui étaient d'emblée les principaux intéressés par ce que nous faisions et qui avaient été tenus à l'écart des précédents courants de création dans la littérature et les arts (sauf l'épisode TNP de Jean Vilar, justement). C'était une télévision très ambitieuse. La BBC était souvent citée en exemple. La RTF de Jean d'Arcy se devait d'être à la hauteur.

Je participais pleinement à cette mission des "hussards noirs de la République". Avec Claude Santelli et beaucoup d'autres (Lorenzi, Bluwal, Lucot, etc) je m'identifiais en effet en tant que successeur des maîtres d'école auprès des femmes et des hommes de mon pays. Successeur volontiers artiste ou poète (cf mes carnets). Plutôt dans le genre tableau noir.

En tous les cas, cette télévision dont il est sans arrêt question dans les papiers que je vous ai remis, était pour moi un art, le 8ème, autonome, qui restait à inventer.
Je prétendais que le documentaire télé, le téléfilm pouvaient être des produits spécifiques de création. Des oeuvres nouvelles à part entière. Ce qu'inventait J.C.Averty avec la technique vidéo me confortait dans l'idée qu'il existait bien un art de la Télévision. Le mien serait de témoignage, de mise en rapport des uns et des autres par l'intermédiaire du petit écran. La fiction n'était qu'un truchement pour fair connaître les uns aux autres. Cela prenait bien sa place dans la mission de service public. Donner à voir, à entendre, à comprendre, à aimer l'ouvrier au paysan, et vice versa, le paysan de telle province à l'ouvrier de tel secteur de la production en France. L'idée de la découverte des Français ne m'a jamais quitté de 1957 (la série initiée avec JC Bergeret) à 1987.

C'était une belle lumière. Un temps heureux (même s'il fut souvent difficile). Un âge d'or, disent certains! Voilà pourquoi je suis heureux que vous en gardiez la trace. Peut être que cette trace donnera courage à des jeunes gens qui voudront s'engager dans une nouvelle voie (laquelle? je ne sais pas) de la communication audiovisuelle, hors des chemins battus, de la propagande et de la publicité.

Ces trente années ont chevillé en moi l'espoir que c'est possible. Je l'ai vécu. Vous pourrez donc aussi la revivre un jour

Jacques Krier
Type de description Fonds