ID Notice | 27735 |
Domaine | Monographie |
Type document | thèse |
Titre propre | Le cinéma antillais ( Guadeloupe, Martinique ) : de la détermination à l'extinction de sa voix ? |
Auteurs | auteur, Robillard Guillaume |
Editeurs | Université Paris I |
Date de parution | 2019 |
Langue | français |
Thématique | cinéma |
Descripteurs | adaptation d'oeuvre ; Antilles françaises ; cinéma ; Créole ; Fanon, Frantz ; film ; folklore ; Glissant, Edouard ; Guadeloupe ; littérature ; Martinique ; musique (antillaise) ; personnage de fiction ; réalisateur |
Résumé documentaire | Thèse de doctorat en Arts et Sciences de l'Art, mention Cinéma, de l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Ecole des Arts de la Sorbonne, sous la direction de José MOURE, professeur en études cinématographiques de l'Ecole des Arts de la Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. |
Résumé éditeur | Existe-t-il un cinéma antillais ? Concentrant notre analyse sur les longs-métrages de fiction des réalisateurs antillais ou dorigine antillaise (pour les diasporas), quils se déroulent majoritairement aux Antilles ("cinéma antillais-péyi"), dans lHexagone ("cinéma antillais-lòtbòdlo") ou à létranger ("cinéma antillo-toutbò"), nous interrogeons les directions prises par ces films de production française. Considérant limportance de loralité dans les sociétés antillaises, nous analysons les voix exprimées de ce cinéma qui lhabiteraient dune "Antillanité" : dialogue établi entre, dun côté, le "cinéma antillais"et, de lautre, la littérature antillaise et la musique antillaise ; mise en scène des situations de diglossie existant entre le créole et le français ; personnages caractéristiques (porteurs de « voix » créoles) ; voix données au temps-espace des Antilles (en nous fondant sur le concept de chronotope proposé par Mikhaïl Bakhtine) à travers une "historicisation" des paysages qui leur confère une profondeur. En particulier, quelles stratégies ces réalisateurs mettent-ils en place afin de répondre, dun "point de regard intérieur" (insiders view), à la vision exotique et touristique de leurs réalités ? En mobilisant les auteurs de la littérature antillaise, en particulier Édouard Glissant, comme des théoriciens de la littérature, des études cinématographiques et de lesthétique, nous avons étudié comment ces différentes voix proposées, dès lors quelles ont émergé, se sont estompées (folklorisées) au profit dune esthétique tendant de plus en plus vers celle de la carte postale, à laquelle ce cinéma aura tenté de résister dans les premiers temps... |
Sommaire | PRÉAMBULE. 6 INTRODUCTION. 8 CHAPITRE 1 44 UN CINÉMA EN PRISE AVEC SA CULTURE : 44 UNE VOIX ANTILLAISE 44 I- « CINÉMA ANTILLAIS » ET LITTÉRATURE ANTILLAISE 45 1- Enjeux politiques de l'adaptation cinématographique d'ceuvres de la littérature antillaise : de la voix de la littérature antillaise à la voix du « cinéma antillais » 46 1.1- Dérives ou la femme-jardin (Jean-Paul Césaire, 1977) : unique dialogue entre la littérature haïtienne et le « cinéma antillais » 47 1.2- Bourg-la-folie (Benjamin Jules-Rosette, 1982) : film perdu (à ce jour) 50 1-3- Rue cases-Nègres (Euzhan Palcy, 1983) : adaptation d'un classique de la littérature antillaise 51 1-4 - Le gang des Antillais (Jean-Claude Barny, 2016) : enjeux politiques divergents entre le récit du gangster Loïc Léry et son adaptation cinématographique 54 2- Le souffle discret de la littérature antillaise dans le « cinéma antillais » 60 2.1 - Le cri calme de la Négritude : l'ombre de la voix césairienne dans les débuts du « cinéma antillais-péyi » 60 2.2 - De la Négritude à la créolisation 68 II- LA MUSIQUE ANTILLAISE DANS LE « CINÉMA ANTILLAIS » : UN SOUS-TEXTE POLITIQUE 81 1- La musique antillaise dans le « cinéma antillais-péyi » 82 1.1- Légèreté dansante de la biguine et conscience politique dans le « cinéma antillais-péyi » 82 1.2- Gwo ka et bélè : chants de la résistance contre toutes formes de domination dans le « cinéma antillais-péyí » 86 1.3- Nécessaires filiations (résistance politique) et tragique 91 1.4- Le risque d'une « exotisation » de la musique antillaise par la mise en scène de la danse et la dépolitisation des paroles ? 96 2- La musique antillaise dans le « cinéma antillais-lótbódlo » 100 2.1 Gwo ka, bèlè, biguine : dires de souffrances dans le « cinéma antillais-lótbódlo » 100 2.2 - Une lente « touristisation » de la musique antillaise dans le « cinéma antillais-lótbódlo »106 III- L'EXPRESSION DE SA VOIX : UN CONFLIT DE LANGUES 109 RAPPORTS DIGLOSSIQUES CRÉOLE -FRANCAIS 109 1- Le champ (chant) culturel : le créole, la langue populaire du « sénoumenm » 114 1.1- Le loto (épicerie de quartier) : matrice du lien social antillais 114 1.2- Les veillées mortuaires, les contes créoles, le carnaval 115 2- Le créole, langue des émotions 118 2.1 - Balancement entre créole (impulsion) et français (raison) 118 2.2 - Le créole, « expulseur » du français 121 2.3 - Autorité « froide » (français) / autorité colérique (créole) 122 2.4 - Le créole, source de déchaînement 123 3- Statut social et institutions (français) / Langue populaire complicité (créole) 124 3.1 - Le français, langue des institutions et de l'autorité : manifestations historiques dans le cinéma antillais-péyi » (langue de l'autorité, langue du savoir, langue du Sacré religieux). 124 3.2 - Institutions (français) / complicité-sénoumenm (créole) 127 3.3 - Statut social (français) / complicité (créole) 130 3.4 - Politesse (français) / complicité (créole) 131 4- Langue du « sérieux » (français) / langue de la dérision (créole) 133 4.1 - Le français, langue des affaires sérieuses 133 4.2 - Le français, langue de la joute amoureuse 134 4.3 - Le français, langue de la solennité 136 4.4 - Le créole, langue de la dérision 137 5- Le créole, langue de résistance 139 5.1 - Langue de la défense de ses droits 139 5.2 - Le créole, langue de la résistance politique 143 6- « Lissage » et involution de la présence du créole : la folklorisation d'une langue 145 6.1 - « Lissage » du créole 145 6.2 - L'absence de sous-titres : les dialogues en créole, un discours secondaire ? 147 6.3 - Le créole : une langue qui a perdu le sens de sa durée 149 6.4 - Le créole : une fonction de contestation politique qui s'étiole 153 CHAPITRE II UN CINÉMA EN QUÊTE DE PERSONNAGES : DES VOIX CRÉOLES 158 1- LE « PÈRE» DU « CINÉMA ANTILLAIS-PÉYI» : LE CONTEUR CRÉOLE 163 1- Le conteur « fondamental » 164 2- Le conteur traditionnel à la « source » du film 168 3- Le conteur et la politique 173 4- La conteuse : transmission de l'héritage culturel 182 5- Mise en scène du conteur et voix-over : une tentative de dépassement du gouffre originel ? 186 6- Une parole qui s'évide 190 7- Disparition du conteur créole : usage de voix-over, sur-commentaires et risque de perte d'identité de l'énonciation 192 8- Le « cinéma antillais-péyi » : d'un cinéma de la mémoire à un cinéma de la réécriture de l'Histoire ? 194 II- AUTRES PERSONNAGES FONDAMENTAUX DU « CINÉMA ANTILLAIS-PÉYI» 200 1- La voix des femmes : le « cinéma antillais-péyi », un cinéma fémifocal ? 200 1.1- Femmes-debout (hors personnage de mère créole) 201 1.2- La mère créole (mère seule) 209 1.2.1 - Absence de pères 209 1.2.2 - Autorité de la mère créole et pères « en devenir » 213 1.3 - Femmes de plus en plus « profondément » protagonistes 217 2- La voix de la résistance : Nègres marron et Rebelles 220 2.1 - Les Rebelles 220 2.2 - L'incontournable Nègre marron : avatars du Négateur historique 223 3- - La voix « magique » : le gadèdzafè-quimboiseur 235 3.1 - Le gadèdzafè décideur de la dramaturgie du film 236 3.2 - Le gadèdzafè à la source de la réécriture de l'Histoire 238 3.3 - Pouvoirs du quimboiseur sur le réel 239 3.4 - Le quimboiseur, personnage comique 243 3.5 - Le « cinéma antillais-péyi » : un impossible réalisme merveilleux ? 244 III- LES VOIX DU « CINÉMA ANTILLAIS» : « CINÉMA ANTILLAIS-PÉYI», « CINÉMA ANTILLAIS-LOTBODLO » ET « CINÉMA ANTILLO-TOUTBÓ » 251 1- Le « cinéma antillais-péyi », une seule voix ? 251 2- Le cinéma antillais-péyi, un cinéma épique ? 253 3- Personnages fondamentaux du « cinéma antillais-ldtbddlo » (« cinéma antillais » de France hexagonale) : une voix atténuée du cinéma antillais-péyi ? 255 3.1 - Une fémifocalité réduite 258 3.2 - L'animateur-radio (conteur « moderne ») et voix-over 265 4- Cinéma « antillo-toutbó » : traces des « voix » du cinéma antillai-péyi et du cinéma antillais-lótbódlo dans les films tournés à l'étranger 270 4.1 - Résistances contre l'exploitation économique & motif du racisme 271 4.2 - Maintien de la fémifocalité 273 CHAPITRE Ill 280 QUELLES VOIX DONNER AU TEMPS-ESPACE DU CINÉMA ANTILLAIS-PÉYI ? 280 1- LA LUTTE POUR SON TEMPS : LES STIGMATES DU TEMPS ANTILLAIS 283 1- Un « temps antillais » à conquérir 283 1.1- La mesure du Temps (le temps chronologique) : le temps du « Blanc » 283 1.2- Le « cinéma antillais-péyi », un cinéma néoréaliste ? 290 1.3- Montage alterné et conflit de temps 292 1.4- L'impossible répétition fondamentale : la cale du bateau négrier et les champs de cannes ou être « pris » dans le temps de l'Autre 295 2. Un temps à l'arrêt 301 2.1- La boucle temporelle : forme d'un tragique antillais 301 2.2- « Le passé n'est jamais mort, il n'est même pas passé. » 311 3. - Bourgs et villes : un espace à conquérir par le « temps culturel » (sa répétition) 316 3.1 - La ville : espace des institutions et de l'administration 316 3.2- - Opposition de modes de vie 319 3.3 - La conquête de la ville 321 3.4 - Une discrète appropriation de la ville : créer son temps, le « temps du shouval-bwa » 328 II- ESPACE(S) : S'ANCRER SENSIBLEMENT DANS SON PAYSAGE NATUREL 336 1- Crainte(s) de l'arrachement à sa terre 336 1.1- « Exils » (« Ex-Îles ») 336 1.2- Arrachement à son lieu de vie « de l'intérieur » 338 2- S'ancrer dans la terre antillaise : un enjeu programmatique du cinéma antillais-péyi 341 2.1 Débuts du cinéma antillais-péyi : « fusionner » avec le paysage 341 2.2 Planter son arbre 345 3- Se centrer en soi-même 355 3.1 - Mise en scène des aéroports 355 3.2 - Construire son Ici : le marronnage 357 III- ÉCHEC DE L'ANCRAGE : L'IMPOSSIBLE INSCRIPTION SENSIBLE DURABLE DANS LA TERRE ANTILLAISE 359 1- Un cinéma « sans » corps noirs : une mise en scène limitée des sens des personnages. 359 1.1 - De l'usage rare de très gros plans des personnages noirs 360 1.2 - « L'ère du non-biologique du Noir » 362 2- Échec d'une appropriation sensible durable dans le paysage antillais 367 2.1 - Le regard sur le paysage en réponse au regard du colonisateur 368 2.2 - Regarder le paysage « nu » 371 2.3 - Interaction concrète avec le paysage : le travail de la terre 375 2.4 - Saisissement esthétique explicite par le paysage 376 2.5 - Regards récents sur le paysage 380 2.6 - Appropriation sensible limitée du paysage antillais : non-mise en scène des sens et urgence 383 2.7 - Le cinéma antillais-péyi, un « faux » cinéma néoréaliste ? 389 IV- UNE (RÉ)APPROPRIATION DE SON TEMPS-ESPACE : ANCRAGE SOCIO-CULTUREL ET HISTORIQUE DANS LES PAYSAGES ANTILLAIS OU LA VISION NON-TOURISTIQUE DE SOI-MÊME 392 1- Opposition à une esthétique touristique du paysage : la plage blanche à réécrire 393 2- Les champs de cannes : un temps immuable ou la nécessaire échappée du cinéma antillais-péyi vers d'autres paysages de l'île 402 2.1 - La canne : répétitions et boucles fondamentales 402 2.2 - Les cannes : un immuable enclos 409 2.3 Profondeur des cannes et libération 416 2.4 L'usine-à-canne : l'incontournable lieu d'émancipation des Noirs 419 3- Le marronnage du cinéma antillais-péyi : la montagne, lien avec l'Afrique et espace de liberté 421 3.1 Marronnages et rébellions 421 3.2 La montagne : un nouveau gouffre 426 4- Le marronnage du cinéma antillais-péyi : la rivière ou le passé « fondamental » 430 4.1 - La rivière, lieu de l'authenticité « primordiale » 430 4.2 - La rivière : « source » de la Mémoire collective 431 5 Retour à la plage : un enjeu politique et historique 435 5.1 - La côte : de l'impossible de la Liberté à la Mort 435 5.2 - La côte : lieu de Mort 438 5.3 - Raisons du lien entre la côte et la Mort : le « Temps 0 » de la colonisation 441 5.4 - Habiter la plage 448 5.5 - « Politisation de la côte » ou le dépassement du « temps 0 » de la colonisation ? 451 5.6 - Une « métaphorisation » des paysages naturels antillais : une « démarche antillaise » 463 6- Le cinéma antillais-péyi des années 2000 : une « touristisation » des paysages antillais 466 6.1 - Les Antilles, destinations à sites touristiques 466 6.2 - Des champs de canne sans histoire(s) 473 6.3 - La rivière, « source » du discours touristique 475 6.4 - Plages et côtes : délassement et regard de l'arrivant 477 CONCLUSION. 489 ANNEXE 506 CHRONOLOGIE DU CINÉMA AUX ANTILLES, DU CINÉMA SUR LES ANTILLES ET DE LA NAISSANCE DU « CINÉMA ANTILLAIS » 506 FILMOGRAPHIE 519 DES FILMS ÉTUDIÉS 519 BIBLIOGRAPHIE 525 |