• Accueil
 
TV-Radio résultats de votre recherche
ID Notice CPD07008765
Titre propre En noir et en couleurs...ou l'Histoire en fusion
Titre collection Le miroir colonial : Mémoire du socialisme outre-mer
Titre programme Le miroir colonial : Mémoire du socialisme outre-mer : [émission du 1 janvier 1988]
Fonds DPCR Prod Création Recherche
Date de diffusion 01/01/1988
Jour vendredi
Statut de diffusion Non diffusé
Heure de diffusion 00:00:00:00
Heure de fin de diffusion 00:58:59
Durée 00:58:59
Thématique Politique
Genre Documentaire
Type de description Sujet
Générique REA,Chérasse Jean ; PAR,Jalton Frédéric ; PAR,Vergès Paul ; PAR,Césaire Aimé ; PAR,Pépin Ernest ; PAR,Bangou Henri ; PAR,Ramassamy Albert ; PAR,Marceau Edouard ; PAR,Gaye Jules ; PAR,Robo Claude ; PAR,Yee Law Joseph ; PAR,Hoarau Elie ; PAR,Bénard Jacques ; PAR,Tarcy Raymond ; PAR,Bertile Wilfrid ; PAR,Hoareau Claude ; PAR,Bagrette Désiré ; PAR,Blinker Lucie ; PAR,Louisor Georges ; PAR,Louisy François ; PAR,Carole Marthe ; PAR,Dagonia Georges ; PAR,Lise Claude ; PAR,Melisse Marlène ; PAR,Fruteau Jean Claude ; PAR,Moutoussamy Ernest ; PAR,Philippe Marcel
Descripteurs colonisation ; colonie ; PS-France ; Antilles françaises ; Réunion-département ; Guyane française ; Quatrième république ; loi (1946, départementalisation) ; département ; Union française ; décolonisation (loi cadre Defferre) ; Guerre d'Indochine ; Guerre d'Algérie ; décentralisation ; délit (détournement de fonds publics) ; parti politique (parti communiste réunionnais)
Résumé documentaire Des personnalités des DOM actuels, Antilles, Guyane, la Réunion expliquent pourquoi, à la lumière des évènements de l'après guerre, la décolonisation en Afrique noire, les 2 guerres d'Indochine et d'Algérie, ils ont obtenu non pas l'indépendance mais la "départementalisation", étape vers l'égalité des droits avec les métropolitains : c'est le Martiniquais Aimé CÉSAIRE qui est l'auteur de la formule, les Réunionnais Paul VERGÈS et Albert RAMASSAMY, parlementaires socialiste et communiste font le procès de la Quatrième république responsable de l'immense "gâchis", à la fois ignorante du potentiel intellectuel des colonisés et prisonnière de minorités européennes comme en Algérie. Si le gaullisme a été plutôt un frein à l'émancipation, c'est avec l'arrivée de François MITTERRAND et de Gaston DEFFERRE que l'on accède par la "décentralisation" à une vraie autonomie dans les DOM.
Dispositifs Frédéric JALTON, Guadeloupe "j'avais pris fait et cause pour la colonisation"

Paul VERGÈS, la Réunion "on fait partie du 1er empire colonial français, où l'assimilation a joué à fond"

Aimé CÉSAIRE, Martinique "je me suis retrouvé moi même grâce à la négritude de SENGHOR"

Ernest PÉPIN, Guadeloupe "nous sommes intégralement un produit de la colonisation"

VERGÈS "la colonisation latine cherche à assimiler et à détruire ce qui existe, l'enseignement laique a eu des effets dévastateurs dans les colonies...on se disait si nous devenons département, il n'y aura plus de discrimination avec la métropole"

1946 LA DÉPARTEMENTALISATION

Albert RAMASSAMY, La Réunion "en 1946 l'idée d'indépendance dans l'Outre mer n'a pas encore pris corps"

Aimé CÉSAIRE "le mot de départementalisation dont je suis l'auteur suggérait à la fois l'égalité et l'idée de pouvoir local...ici la loi a été votée à l'unanimité mais avec de fortes réticences de tous les gouvernements qui se sont succédé"

Edouard MARCEAU, Martinique "on vivait avec le complexe d'être des Français de seconde zone"

Jules GAYE, Guyane "la départementalisation qui a créé le bureau minier et des restrictions a été une catastrophe pour l'or"

Claude ROBO, Guyane "en 1946, la Guyane pouvait obtenir un statut beaucoup plus avancé"

Elie HOAREAU, La Réunion "ici les forces coloniales n'ont pas été ébranlées tout de suite, comme lors de la décolonisation ou l'abolition de l'esclavage"

Paul VERGÈS (à propos de la guerre d'Indochine) "mon père était communiste et ma mère vietnamienne, moi j'étais parachutiste et lors de Dien Bien Phu, j'ai démissionné de l'armée"

Joseph LAW YEE, La Réunion "le gouvernement MOLLET en tant que socialiste a été déplorable en Algérie"

Albert RAMASSAMY, La Réunion "la France a eu le tort de laisser passer la période où les indépendantistes ne demandaient que des réformes, elle était prisonnière de la forte colonie européenne d'Algérie"

Jacques BÉNARD, La Réunion "on aurait dû arrêter l'impérialisme à un certain moment"

BANDOENG, AVRIL MAI 1955

Albert RAMASSAMY, La Réunion "après Bandoeng, il est devenu évident que le terme final de la décolonisation doit être l'indépendance"

Joseph LAW YEE, La Réunion "Bandoeng, c'est le point de départ des pays en voie de développement, à l'époque considéré comme un épiphénomène"

Claude HOAREAU, La Réunion "on n'a pas pris conscience que l'Europe ne représente que 300 millions d'habitants et que l'Indonésie et l'Ethiopie à eux deux représentent la totalité de l'Europe"

Aimé CÉSAIRE "Pierre Henri TEITGEN ministre de la France d'outre mer avertit l'assimilation c'est donner les mêmes droits qu'aux Français de métropole et comme on est pas prêts à les donner, il faut renoncer à l'assimilation"

Albert RAMASSAMY "après Bandoeng, les pays d'Afrique noire on pense qu'une assimilation dans laquelle nous nous engageons n'est pas pensable pour eux"

dialogue entre CHÉRASSE et CÉSAIRE "De GAULLE met les pieds dans les chaussures de DEFFERRE...d'ailleurs il se couvre de ridicule avec la Communauté, c'est honteux ce meeting en 1959 à la République avec tous ces rois...", CÉSAIRE "l'Afrique naît à l'indépendance et d'ailleurs certains, HOUPHOUET, n'étaient pas tellement contents de l'avoir..."

Paul VERGÈS "en 1959 quand De GAULLE est venu à la Réunion, il y a eu la plus grande manifestation contre le régime colonial, DEBRÉ a d'ailleurs pris des mesures de répression contre certains fonctionnaires de la Réunion et des Antilles mutés de force, il y a eu des tueries à Fort de France et à Pointe à Pitre"

Henri BANGOU, la Martinique "des organisations politiques et des mouvements de pensée considéraient que le statut département était dépassé, avec le gaullisme beaucoup ont cru à la possibilité d'un changement, ce qui a mis le PC dans une situation d'isolement"

VERGÈS "j'ai été maintes fois en prison pour délit de presse, qui était de reproduire des compte rendus du "Monde" ou de l'"Humanité", sur la guerre d'Algérie, les noyades dans la Seine"

Albert RAMASSAMY, la Réunion "il reste toujours des séquelles du régime colonial, d'ailleurs en 1976 Valéry GISCARD d'ESTAING s'était proposé de les effacer par la
décentralisation, c'est la gauche qui l'a mise en place"

Wilfrid BERTILE, la Réunion "la loi sur la décentralisation devait être accompagnée par un projet de loi sur l'économie, la situation sociale et culturelle, c'était difficile à faire passer, cette loi s'est traduite fin 1985 par un débat qui nous a laissés, CÉSAIRE et moi même sur notre faim"

Lucie BLINKER, Guyane "ça a été une très bonne chose la décentralisation"

Georges LOUISOR, Guadeloupe "je rends hommage à ce qui a été fait...ç'a a été l'école de la responsabilité"

Edouard MARCEAU, Martinique "quelque chose de génial, cette décentralisation, malgré toutes les déceptions elle a apporté la maîtrise des décisions"

Henri BANGOU, Martinique "mesure progressiste, les élus locaux, les présidents des conseils régional et général prennent leurs responsabilités"

François LOUISY, Guadeloupe "avant le budget était exécuté par le préfet et les maires étaient obligés de le voter sous peine de ne pas obtenir de subvention pour leur commune"

Raymond TARCY, Guyane "nous n'avons pas été majoritaires au Conseil général, on a subi pendant 3 ans les incompétences des élus de droite qui n'en voulaient pas de la décentralisation, en 1985 quand nous sommes arrivés à la tête de l'exécutif, il a fallu se battre quotidiennement avec les représentants de l'Etat pour faire comprendre que le préfet n'avait plus tous les pouvoirs, pour récupérer des locaux, des moyens et du personnel"

Marthe CAROLE, Martinique "changement fondamental entre 81 et 85, ça a amené une paix sociale, plus d'autonomie pour les femmes, une autre façon de participer au développement économique du pays"

LES SEQUELLES DE L'EPOQUE COLONIALE

Georges DAGONIA, Guadeloupe "indéniable qu'on garde des séquelles après 3 siècles de colonisation, ne serait ce qu'au niveau du psychisme des gens"

Claude LISE, Martinique "je suis étonné de voir avec quelle facilité nos jeunes se sentent mieux dans leur peau, je ne vois plus ces grands déchirements que ma génération a connu"

Marlène MÉLISSE, Guadeloupe "mes parents étaient inquiets de mon avenir quand j'ai commencé à parler d'abord en créole, les habitudes locales étaient le symbole de la misère, de l'esclavage, de l'obscurantisme...quand on s'élevait dans la hiérarchie il fallait oublier ce qu'on avait vécu et protéger ses enfants par la manière de parler entre autres"

Michel HOAREAU, la Réunion "il n'y a pas eu rééllement de volonté politique de sortir la Réunion de l'assistance, du clientélisme, c'est une forme pernicieuse de colonialisme à mon avis"

Jean Claude FRUTEAU, la Réunion "structure foncière qui fait que près de 60 % des terres sont possédés par 3 % des propriétaires, ça n'est pas sans entraîner un certain nombre d'inconvénients graves au niveau de décollage économique de ce département"

Désiré BAGRETTE, la Réunion"aujourd'hui même en 1988, il y a un certain nombre de personnes obligées de travailler depuis 5 heures du matin jusqu'à fort tard dans la nuit pour de la nourriture, le samedi ils sont payés en denrées alimentaires, c'est très grave"

Paul VERGÈS "les fonds publics reçus de Paris sont immédiatement recyclés dans le commerce, en transferts privés il ressort ce qui est entré en fonds publics, la Réunion sert de courroie de transmission au recyclage dans le privé"

Albert RAMASSAMY "dans la pensée, dans les habitudes les restes du colonialisme disparaissent, dans le domaine économique il n'y a pas eu de réforme très profonde, on a compté uniquement sur la loi, ceux qui profitent des structures inégalitaires ne sont pas forcément les Blancs"

MAYOTTE UN VESTIGE DU COLONIALISME

Marcel PHILIPPE, la Réunion "il a fallu que j'aille à Mayotte pour comprendre ce que c'était que la colonie telle qu'en parlaient mes parents, de la période post esclavagiste, je vois des choses qui font mal, j'avais honte d'être Français...pour les Mahorais la Réunion c'est l'Eldorado, le pays où l'autochtone touche un salaire égal au métropolitain à compétence égale"

Raymond TARCY, Guyane "nous subissons encore les conséquences du colonialisme et cela peut expliquer parfois nos réactions brutales"


Ernest MOUTOUSSAMY, Guadeloupe"la France a besoin de nous aujourd'hui parce qu'elle ne peut pas être une grande puissance nucléaire et spatiale, maritime si elle perd les DOM TOM, elle trouve des moyens modernes de domination entre elle et nous"

Paul VERGÈS "qui pouvait imaginer en 1945 que les 300 millions d'Européens auraient Kourou en Guyane ?"

Ernest MOUTOUSSAMY "sans l'espace aérien de la Guadeloupe il n'y a pas de politique nucléaire, aucun avion de Paris ne peut faire actuellement Paris Mururoa d'un trait"

Paul VERGÈS "tout Réunionnais, tout Antillais est en lui même une guerre civile, il a été formé par la culture française mais il est un fils de son pays"









Nature de production Coproduction
Producteurs Producteur, Malakoff : RFO Réseau France Outremer, 1988 ; Producteur, Bry sur Marne : Institut national de l'audiovisuel, 1988
Base Autres Fonds
Chaîne de diffusion Sans canal