ID Notice | CPD13004092 |
Titre propre | Boris Zaitsev : 4ème partie |
Titre collection | Archives du XXème siècle : rushes |
Titre programme | Archives du XXème siècle : rushes : [émission du 1 janvier 1971] |
Fonds | Archives du XXème siècle |
Date de diffusion | 01/01/1971 |
Jour | vendredi |
Heure de diffusion | 00:00:00:00 |
Heure de fin de diffusion | 00:21:10 |
Durée | 00:21:10 |
Thématique | Littérature |
Genre | Interview entretien ; Elément brut |
Type de description | Sujet |
Générique | REA,Brissot Colette ; PRO,Marchand Jean Jose ; PAR,Zaïtsev Boris |
Descripteurs | Russie ; bolchevisme ; révolution (russe) ; URSS ; Moscou ; Saint Pétersbourg ; exil ; politique ; intellectuel (intelligentsia) ; poète (cercle litteraire) ; émigration ; Berlin ; écrivain ; Tchekhov Anton ; Gorki Maxime ; christianisme ; Bounine Ivan |
Descripteurs secondaires | France ; Paris |
Résumé documentaire | Boris Zaïtsev (1881-1972) demeure le patriarche de la littérature russe de l'exil. thème: l'avant garde Russe de 1900 à 1930 |
Dispositifs | ORIGINES, ENFANCE, LECTURES Né en 1881 à KALOUGA, ville de la région centrale de la Russie, au bord de la rivère Oka. Son père était un "Barine" (issu de la noblesse terrienne) et ingénieur de son métier ce qui le rattachait à l'intelligentsia. Boris ZAITSEV avait conscience de faire partie d'une classe de privilégiés. Sa mère soignait les paysannes. Il ne garde pas un bon souvenir de son premier collège à Kalouga, fréquente ensuite un collège plus moderne. Il aime la littérature : Jules VERNE fut une de ses premières lectures et TOURGUENIEV le marqua beaucoup ; TOURGUENIEV lui-même originaire d'une autre ville de la région centrale de la Russie, OREL, "berceau de presque la moitié de la littérature russe contemporaine". Il aima un temps ZOLA ; lut plus tard Flaubert, "amour qui lui est resté pour toute la vie". Au collège il écrivit un roman qui ne fut jamais publié. JEUNESSE, DEBUTS LITTERAIRES : En1898, il intégre l'Institut universitaire de technologie de Moscou dont il est renvoyé un an plus tard pour participation active à une grève d'etudiants. Il entrel'année suivante à l'Ecole des Mines de St Petersbourg où il se sent seul, dans une ville qui ne lui rappelle pas la Russie. Il revient deux ans plus tard à Moscou où son père avait été nommé ; il vit agréablement chez ses parents et décide de faire carrière dans les lettres. Il rencontre TCHEKHOV auquel il avait fait parvenir un manuscrit, dans sa villa en Crimée. Boris ZAITSEV parle le l'accueil simple et chaleureux qu'il reçut. COURANTS LITTERAIRES ET ARTISTIQUES, fin XIXème, début XXème : Boris ZAITSEV parle de la jeune génération d'ecrivains realistes, des symbolistes. Il est introduit en1901 dans les milieux littéraires de Moscou avec la publication d'un premier livre "Les loups". Il évoque un cercle littéraire dont il devient un des habitués, parle des écrivains et poètes qu'il y côtoie comme Leonide ANDREIEV (impressionniste), Ivan BOUNINE, GORKI (qui ne lui plaisait pas du tout et leur marquait un peu de mépris),TCHEKHOV et KOROLENKO. Boris ZAITSEV raconte la dernière fois où il vit TCHEKHOV en décembre 1903 alors qu'il était déjà très malade. A partir de 1902, Boris ZAITSEV qui faisait partie de "l'aile gauche", moderniste et progressiste de ce cercle littéraire, publia des récits dans plusieurs revues : "La Pravda...revue presque communiste" , "La toison d'or", revue de luxe où étaient publiés les artistes symbolistes. Boris ZAITSEV parle des différences entre ces deux pôles de la vie littéraire russe, Saint Petersbourg et Moscou. INFLUENCE DE VLADIMIR SOLOVIEV: Evènement intérieur d'une grande importance pour Boris ZAITZEV : en1905 il lit les oeuvres du philosophe chrétien Vladimir SOLOVIEV. D'une vision panthéiste du monde il passe à une vision chrétienne du monde mais éloignée du chrisitianisme officiel. Evoque SOLOLIEV, personnage d'une grande originalité, proche de DOSTOIEVSKI qui ne s'entendait pas avec TOLSTOI. 1905 : ÉPOQUE DE "LA RÉPÉTITION DE LA GRANDE RÉVOLUTION DE 1917" Boris ZAITSEV quitte Moscou, se tient éloigné des évènements tragiques liés à l'insurrection contre le tsarisme. Ses amis et sa femme étaient des sympathisants de la révolution (lui aussi dans une certaine mesure). Parle des "echos assourdis" de la revolution de 1905 dans son roman "Lointains pays". Il revient sur la publication de certaines de ses oeuvres dans "La Pravda" d'obédience marxiste : "évidemment, c'était un paradoxe... " . Parle du petit journal littéraire "Les aubes" (?) d'inspiration chrétienne dont il fut l'un des fondateurs. BT anciennes éditions de livres de Boris ZAITSEV "La guirlande dorée", "Saint Serge", "Anna". ITALIE A séjourné plusieurs fois en Italie, pays qui lui est cher ; la traduction de l'oeuvre de DANTE qu'il commença pendant les évènements de la révolution bolchevique fut comme une sorte de "paratonnerre" ou de "tour d'Ivoire" protectrice pour lui. 1917 : CHUTE DU REGIME TSARISTE en 1917 et annonce du massacre de la famille impériale à Ekaterinbourg : impression terrible pour toute l'intelligentsia russe; il fut éprouvé personnellement, perdit un neveu et un petit fils officier au début de la révolution et son père tomba malade. Un certaine incidence de la révolution sur son oeuvre littéraire, en particulier dans son deuxième roman, "La guirlande dorée". LIBRAIRIE DES ECRIVAINS : en 1921, Boris ZAITSEV est élu président de l'Association des Ecrivains Russes et est amené à défendre des écrivains persécutés auprès de KAMENEV, président du comité central du Soviet de Moscou et auprès de LUNACHARSKY, Commissaire du peuple délégué à l'Education, qu'il avait connus avant la révolution. Il parle aussi de la La librairie des écrivains (coopérative) qu'il monte à la faveur de la NEP, Nouvelle Economie Politique et qui garda une certaine indépendance par rapport au gouvernement ; il participa aussi au Comité d'aide aux affamés, créé avant la révolution, qui perdura pendant la NEP. ROUTE DE L'EXIL En mai 1922, il contracte le typhus et est autorisé à sortir de la Russie soviétique sans réaliser à ce moment qu'il quitte définitivement son pays. Il part avec sa famille pour BERLIN, plaque tournante de l'émigration, russe en particulier. Il y retrouve, Alexis TOLSTOI, un "homme apolitique, intéressé par l'argent, qui fit ensuite une bonne carrière bolchévique", Maxime GORKI qui avait fondé une revue d'opposition au régime soviétique, Boris PASTERNAK qui revint plus tard en Russie. Boris ZAITSEV fait allusion aux aspects politiquement paradoxaux de cette période. Après Berlin, Rome où il participe à un congrés d'ecrivains italiens. Il parle de la Russie contemporaine et garde un bon souvenir de l'accueil des Italiens. Il arrive à PARIS en 1924. Evoque ses premières impressions à son arrivée à Paris où il retrouve de nombreux Russes. Se souvient de débats dans les cafés de Montparnasse et de soirées littéraires. La vie "modeste mais libre" qu'ils menaient en France était supportable. MILIEUX RUSSES DE L'EMIGRATION A PARIS dans lesquels étaient intégrés des écrivains français comme BERNANOS. Boris ZAITSEV parle de sa collaboration à la revue litteraire la plus importante de toute l'émigration, "Les annales contemporaines ", "revue de gauche mais pas trop où régnait une bonne ambiance". Revient sur Ivanov BOUNINE dont il fut proche toute sa vie, qu'il côtoya en Russie puis en France, à Paris et à Grasse. L'attribution du prix Nobel de littérature à BOUNINE en1933 fut un grand évènement pour toute l'emigration. Parle de Boris PASTERNAK qu'il aimait beaucoup et qui reçut en 1959 le prix Nobel. Sur l'attribution du prix Nobel de littérature à SOLJENITSYNE en 1970. Il ne le connaît pas personnellement mais estime que c'est quelquechose de tout à fait juste"; fait allusion à la visite à Paris de l'écrivain Konstantin PAUSTOVSKY. LITTERATURE DE L'EXIL: ce qu'il pense du réalisme socialiste : "rien... c'est du journalisme au profit des Soviets." Reparle des "sermons" de GORKI et pense que "la littérature, l'art, c'est quelque chose de plus haut", que la littérature libre ne peut pas exister en Russie et n'a pu venir que de l'emigration. Que pense-t-il du "siècle d'argent" de la littérature russe dont il est le dernier représentant ? C'est "plutôt un morceau de vie entre 1905 et 1917" . Préfère-t-il une culture d'élite à une culture de masse ? Il s'est toujours senti relativement isolé, coupé de la masse ; ce dont il souffre le plus, c'est la séparation d'avec sa patrie. Malgré tout sa devise pourrait être "j'y suis, j'y reste" :préfère être lu par une poignée de gens mais rester libre en exil. Peut-on considérer que sa dernière nouvelle "Le fleuve du temps", représente le mot de la fin d'un sage ? Boris ZAITSEV conclut en disant que tout dans sa vie l'a conduit à un "vrai christianisme", celui de sa foi, voilà tout. |
Nature de production | Production propre |
Producteurs | Producteur, Paris : Office national de radiodiffusion télévision française, 1971 ; Producteur, Bry sur Marne : Société francaise de Production, 1971 |
Base | Autres Fonds |
Chaîne de diffusion | Sans canal |