• Accueil
 
TV-Radio résultats de votre recherche
ID Notice MIJ01000002
Titre propre Procès Paul Touvier : journée du 21 mars 1994
Titre collection Procès Paul Touvier
Fonds Ministère de la Justice
Date de diffusion 21/03/1994
Jour lundi
Statut de diffusion E
Heure de diffusion 00:00:00:00
Heure de fin de diffusion 02:46:00
Durée 02:46:00
Thématique Histoire ; Justice
Genre Retransmission
Type de description Emission simple
Générique REA,Saguez Guy ; PAR,Touvier Paul (accusé) ; PAR,Boulard Henri (président de la cour d'assise) ; PAR,Touzalin Hubert de (avocat général) ; PAR,Lesueur de Givry Marie Thérèse (assesseur) ; PAR,Tremolet de Villers Jacques (avocat de la défense) ; PAR,Cohendy Pierre (avocat des parties civiles) ; PAR,Iannucci Ugo (avocat des parties civiles) ; PAR,Jacob Francis (avocat des parties civiles) ; PAR,Jakubowicz Alain (avocat des parties civiles) ; PAR,Klarsfeld Arno (avocat des parties civiles) ; PAR,Levy Alain (avocat des parties civiles) ; PAR,Libman Charles (avocat des parties civiles) ; PAR,Naudin Dominique (avocat des parties civiles) ; PAR,Nordmann Joe (avocat des parties civiles) ; PAR,Quentin Patrick (avocat des parties civiles) ; PAR,Seban Didier (avocat des parties civiles) ; PAR,Welzer Gérard (avocat des parties civiles) ; PAR,Zaoui Michel (avocat des parties civiles)
Descripteurs justice ; procès ; cour d'assises ; crime contre l'humanité ; Touvier Paul ; Seconde Guerre mondiale ; Occupation-époque ; Juif ; antisémitisme ; résistant ; milice ; Lyon ; police (gestapo) ; SOL-France ; Chambéry
Descripteurs secondaires Versailles ; France
Résumé documentaire Troisième journée d'audience du procès de Paul TOUVIER, ancien chef du 2ème service de la Milice à Lyon en 1944, jugé pour complicité de crime contre l'humanité par la Cour d'assises des Yvelines au palais de justice de Versailles.
Interrogatoire, dit du curriculum vitae, de l'accusé.
13:38:58 : Appel des témoins par l'huissier
13:41:56 : la Cour rend son arrêt sur les conclusions présentées par la défense et rejette celles-ci; la Cour donne droit à Me Alain JAKUBOWICZ sur l'ouverture des scellés.
13:44:24 :Début de l'interrogatoire de Paul TOUVIER par le président Henri BOULARD.
Issu d'une famille catholique traditionnaliste (son père lit "l'Action française" et adhère aux "Croix de feu"), Paul TOUVIER entre au petit séminaire, puis au lycée St François de Salle à Chambéry où il se lie avec Blaise ARMINJON. En 1931, il interrompt ses études au décès de sa mère et devient apprenti photographe.
Marqué par les événements de février 1934, il adhère au Parti Social Français et fréquente les cercles catholiques.
En 1937, après son service militaire, il entre à la SNCF et épouse Joséphine CHARLETTY (?).
En 1939,il est affecté à la 8ème DINA (Division Infanterie Nord Africaine) à Bar-le-Duc.
En 1940, pendant la Débâcle, il se retrouve au camp de Larzac où il entend le 17 juin le discours du maréchal PETAIN "je n'étais pas le seul à être soulagé; tous les hommes qui étaient au Larzac écoutaient le maréchal ont dit que cela irait mieux". Au président BOULARD qui lui demande s'il a entendu l'appel du 18 juin, Paul TOUVIER répond :"non, absolument pas. Nous suivions la radio pour savoir comment les choses tournaient; j'aurais eu l'occasion de l'écouter s'il avait parlé".
En septembre 1940, démobilisé, il revient à Chambéry et reprend son activité à la SNCF. Il s'engage dans la "Légion Française des Combattants" puis adhère au "Service d'Ordre Légionnaire". Le président BOULARD fait remarquer l'engagement très politique du S.O.L (anti franc-maçon, anti-bolchévique, antisémite) "je ne voyais pas d'antisémitisme là-dedans..." réplique l'accusé.
Le président BOULARD demande à Paul TOUVIER son sentiment en tant que patriote sur les paroles de Pierre LAVAL de 1942 ("Je souhaite la victoire de l'Allemagne") : "cela m'a profondément choqué".
En 1943, Paul TOUVIER s'engage dans la Milice et à la Franc-garde et effectue un stage en mars à l'Ecole des cadres de la Milice à Uriage dirigé par Francis BOUTDELAN où il fait la connaissance de Joseph DARNAND et de Joseph LECUSSAN. Nommé chef départemental du 2ème service de la Milice à Chambéry, service de renseignements, Paul TOUVIER crée un service action.
Le président BOULARD demande à l'accusé de préciser le rôle de la Franc-garde par rapport à la Milice.
Paul TOUVIER reste à Chambéry jusqu'en octobre 1943 où il se fait connaître pour ses qualités d'organisation.
Le président BOULARD lui demande s'il est au courant du serment au Führer que Joseph DARNAND a prêté en août 1943. " ...Si DARNAND a fait cela, c'est qu'il avait ses raisons. De toute façon, il était toujours derrière le maréchal, en accord avec le maréchal, cela c'était capital..."
15:21:37 Questions des avocats des parties civiles
Me Arno KLARSFELD, qui se dit choqué, demande si Paul TOUVIER était au courant des rafles de 1942. "Non, pas du tout. Il ne faut pas oublier que le monde n'était pas ce qu'il est devenu maintenant (...)" répond l'accusé. Il demande également si l'accusé était anti-allemand sachant que la Milice et la Gestapo travaillaient ensemble "non, c'est faux, elles ne travaillaient pas la main dans la main" réplique Paul TOUVIER.
Le président BOULARD questionne l'accusé sur les mesures anti-juives et le port de l'étoile jaune : "nous n'étions pas au courant. En zone sud, il n'y a jamais eu d'étoiles jaunes. Le Maréchal s'y est toujours opposé".
Me IANUCCI revient sur l'influence politique qu'a eu le père de Paul TOUVIER sur son fils
Me JAKUBOWICZ demande à Paul TOUVIER s'il a eu connaissance des statuts des juifs de 1940 et 1942, des mesures de restrictions, de la lettre pastorale du cardinal GERLIER, et s'il se considère comme antisémite. "Non, catholique de tradition, je ne peux pas l'être".
15:39:11: Questions de la cour
Mme l'assesseur LESUEUR DE GIVRY demande à l'accusé quelle est sa pratique religieuse.
15:41:30 Questions des avocats des parties civiles
Me Patrick QUENTIN veut savoir si l'accusé a lu les affiches du PSF. Il lui demande également son opinion sur la réalité du discours du 18 juin.
MePierre COHENDY, au sujet du frère de l'accusé, Jean TOUVIER, l'interroge sur son patriotisme. Paul TOUVIER ne comprend pas la question
Me Joe NORDMANN l'interroge sur le serment de Joseph DARNAND "fidélité et obéissance jusqu'à la mort au führer germanique", sur le comportement des SS en France, sur des chefs miliciens engagés dans la SS. Paul TOUVIER dit qu'à l'époque on ne savait rien, que les miliciens étaient dans la Waffen-SS.
Me Alain LEVY désire des précisions sur l'école de la Milice à Uriage, sur la nature des cours dispensés et de l'idéologie prônée.
Me Charles LIBMAN demande le sentiment de l'accusé sur la poignée de main entre le maréchal PETAIN et Adolf HITLER.
Il lui demande également en quoi consistait le rôle actif qu'il avait dans la Milice. Sur ce point, Paul TOUVIER refuse de répondre.
Me ZAOUI et Me LIBMANN demandent à l'accusé la signification qu'il donne aux mots "devoir de sacrifice" et "patriotisme".
Me NAUDIN revient sur son rôle de diffuseur des messages du Maréchal dans la population

16:04:47 : l'audience est suspendue
16:45:42 : reprise de l'audience - le président BOULARD communique le texte des 21 points de la Milice aux membres de la cour et aux jurés.

16:46:59 : Suite des questions des avocats des parties civiles
Me Didier SEBAN et Me KLARSFELD demandent si Paul TOUVIER avait connaissance des mesures antisémites et de leurs impacts sur la population.
Me Marina COUSTE veut connaître les raisons de son entrée dans la Milice. "Question de devoir, devoir envers le maréchal" répond-il.
Me Francis JACOB désire connaître le nom de la personne qui l'a nommé chef du 2eme bureau
Me Jean-Dominique BLOCH demande à l'accusé son sentiment sur les persécutions antisémites. "Ce n'est pas une question, ça !" réplique Paul TOUVIER.
16:54:03 : suite de l'interrogatoire par le président Henri BOULARD
Celui-ci lit tout d'abord la fiche d'inscription à la Franc-garde de Paul TOUVIER, puis fixe le cadre de l'interrogatoire de 1941 à octobre 1943 : situation professionnelle, personnelle, ses activités au service d'ordre légionnaire, puis à la Milice de Chambéry.
En 1943, il quitte la SNCF pour intégrer la milice à plein temps. Auparavant, en 1938, il rencontre Marie-Louise CHARROUIN (?), prostituée, avec qui il s'installe à Chambéry. En février-mars 1942, elle reprend son ancien métier à la demande de l'accusé. Paul TOUVIER réfute ces faits.
17:12:25 : Les activités militantes : en avril 1942, Paul TOUVIER est secrétaire du Service d'Ordre Légionnaire de Chambéry. L'évocation d'actes délictueux auxquels il a participé provoque un débat sur la prescription et l'amnistie entre le président BOULARD, Me Gérard WELZER et Me TREMOLET de VILLERS. L'avocat de la défense produit un témoignage favorable de BOZON-VERDURAZ, chef de la Résistance en Haute-Savoie, sur la conduite personnelle de l'accusé. Me LIBMAN réagit très vivement et lit la déposition de Mme CHARROUIN (?) sur le proxénétisme de Paul TOUVIER. Me LEVY rappelle les conditions dans lesquelles ce témoignage a été produit. Me JAKUBOWICZ cite pour appuyer ce point l'éclairage apporté par la commission René Rémond.
17:37:54 : suite et fin de l'interrogatoire sur les activités de l'accusé à Chambéry. Le président BOULARD, s'appuyant sur un rapport (dont la crédibilité est mise en doute par Me TREMOLET DE VILLERS) constitué à Londres en 1943-1944, interroge l'accusé :
- sur une action contre les ouvriers (réfractaires au STO) du barrage de la Girotte (Hauteluce) le 13 octobre 1943. Paul TOUVIER conteste sa participation.
- sur les relations qu'il entretenait avec la Gestapo. "Je vais vous répondre d'une manière très nette: je n'ai jamais appartenu à la Gestapo. Je n'ai jamais été en relation avec les gens de la Gestapo[...] C'est faux, tout cela est faux".
17:49:29 : Questions de la cour
Mme l'assesseur LESUEUR de GIVRY interroge Paul TOUVIER sur son fils.
M. Jacques DUBOIS (?), Juré numéro 7, demande si le meurtre et la torture étaient des activités normales de la Milice.
17:52:19 : Questions des avocats des parties civiles
Me QUENTIN et Me KLARSFELD demandent à Paul TOUVIER des précisions sur la nature des relations de la Milice avec la Gestapo à Chambéry et à Lyon, et sur l'organisation des services de la Milice. L'accusé nie avoir eu des relations avec la Gestapo.
Me LEVY fait lecture de la confession à Mgr DUQUAIRE d'avril 1953 où Paul TOUVIER fait état de relations avec la police allemande.
17:59:08 : Me TREMOLET DE VILLERS parle des attaques contre les membres de la Milice, ce qui provoque de très vives réactions parmi les avocats des parties civiles ("on ne veut pas de la liste des traîtres !" s'écrient-ils).

18:00:48 : Clôture de la troisième journée d'audience par le président Henri BOULARD.
Nature de production Production propre
Producteurs Producteur, Paris : Ministère de la Justice, 1994
Base Autres Fonds
Chaîne de diffusion Sans canal