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ID Notice 11901738.001
Titre propre L'affaire Salif B. (1/4) : La parole d'une femme violée : le poison du doute
Titre collection Les pieds sur terre
Chaîne de diffusion France Culture
Date de diffusion 23/06/2020
Jour mardi
Lieu d'enregistrement Bayonne
Numéro d'épisode 1
Nombre d'épisodes 4
Statut de diffusion Première diffusion
Heure de diffusion 13:30:00
Heure de fin de diffusion 13:58:32
Durée 00:28:32:00
Thématique Société
Genre Reportage
Type de description Emission simple
Générique PRO,Kronlund Sonia ; JOU,Bennedjaï Zou Adila ; REA,Gross Clémence ; PRE,Kronlund Sonia ; PAR,Masson Diez Evangeline (sociologue)
Descripteurs Pays basque ; Bayonne ; fête (Fêtes de Bayonne) ; exil ; solidarité ; droits de l'homme ; affaire ; viol ; femme ; accueil ; rumeur ; présomption d'innocence ; racisme ; enquête d'investigation
Chapeau Premier épisode d'une série de quatre reportages tournés au Pays basque où un groupe de femmes a décidé de punir un violeur et de le bannir de la région : Salif B., c'est son nom, proclame qu'il est innocent, qu'il est un migrant victime de jalousie et de racisme, tout au long de son enquête, la journaliste Adila BENNEDJAI-ZOU est prise en étau entre sexisme et racisme.
Résumé documentaire - à 03'03 - Salif B., migrant sénégalais : se rappelle les fêtes de Bayonne quand il est arrivé il ne parlait pas le français, des gens lui ont proposé de faire l'ouverture de cette fête, au petit Bayonne, au centre-ville de Bayonne. "Des gens m'accusent de viol, pourquoi ?"
- à 05'34 - Kambal, meilleur ami de Salif B;, migrant soudanais : arrivé en France le 7 août 2016, à Paris puis transféré par l'Etat français à Bayonne. Salif aurait violé 4 filles, deux mineures et deux adultes ?
- à 07'58 - Pourquoi ces messages SMS qui accusent Salif.B ? Le "viol est une affaire grave."
- à 08'57 - Salif B. (Itw téléphonique) : raconte qu'il a le sentiment d'avoir été piégé.
+ Commentaires d'Adila Bennedjaï-Zou : Arrêté par la police, puis relâché. Il clame son innocence. Privé d'aide en France il part pour l'Allemagne. Cinq femmes l'accusent de viol mais aucune ne porte plainte.
- à 13'45 - Évangeline Masson-Diez, sociologue, travaille sur la question de l'hébergement solidaire : il y a plus "de rumeurs d'aidants qui profiteraient de la situation des exilés que d'exilés qui profiteraient de l'engagement des aidants (...) La question du genre, la question de la séduction, la relation qui se tisse, amicale, familiale, amoureuse. Les rapports de pouvoir. La "relation dissymétrique" entre les personnes auquel s'ajoute un peu d'exotisme. L'origine de la mise en place de ces mobilisations : "défaillances de l'Etat, carences institutionnelles." Les conséquences : "ça fait naitre de la souffrance pour les protagonistes et de la souffrance pour tous."
- à 15'57, à 16'53 - Commentaires d'Adila "c'est en parlant avec Evangeline que je me suis rappelée que moi aussi j'avais hébergé quelqu'un (Anna et son père, réfugiés - il y a de cela 19 ans). Il y a très longtemps à l'époque où on ne disait pas encore migrant mais sans-papier." - "J'ai beaucoup bataillé avec Anna pour vous faire entendre cette conversation. Elle trouve que j'expose trop son intimité et moi je pense qu'une partie de cette histoire m'appartient."
- à 20'16 - Commentaires d'Adila. la raison pour laquelle elle s'interesse autant de voir comment font les autres : pour "comprendre ce qui a poussé Coralie et ses amies à passer de la compassion à la fureur."
- à 21'06, à 22'02 - Itw téléphonique d'un homme, puis d'une femme, qui donnent leur avis concernant la parole d'une victime de viol.
- à 23'30 - Itw téléphonique : la question du déni dans les agressions sexuelles.
- à 25'08 - Salif B. (Itw téléphonique) : se trouve à Giessen en Allemagne près de Francfort...
- à 25'43 - Commentaires d'Adila qui s'est rendue "en Allemagne à la rencontre d'un violeur potentiel."
Résumé producteur [Source site internet France Culture]

Au Pays basque, un groupe de femmes a décidé de punir un violeur et de le bannir de la région. Salif B., c'est son nom, proclame qu'il est innocent, qu'il est un migrant victime de jalousie et de racisme. Que s'est il passé pour que les choses en arrivent là ? Ces femmes avaient elles raison d'agir ainsi ? Salif est-il coupable ? Adila Bennedjaï-Zou est prise en étau entre sexisme et racisme. À chaque étape de cette enquête, il y a un dilemme. Et, comme souvent, la réalité se montre plus complexe que ce qu'on imaginait. *
Episode 1 : La parole d'une femme violée : le poison du doute
Le Pays basque est réputé pour être une terre d'accueil. À l'été 2018, Bayonne s'est mis à accueillir des centaines de migrants et à multiplier les actes de solidarité. Pourtant dans le quartier qu'on appelle le Petit Bayonne, Salif, un Sénégalais, a été accusé de viol et puni collectivement par un groupe de femmes. Cinq femmes l'ont convoqué devant un bar, **l'ont jugé sommairement et lui ont ordonné de quitter la région. **
Adila a donné des surnoms à ces femmes ;  Coralie, la coléreuse, qui parle pour le groupe, Noémie, l'intraitable, est celle qui a amené Salif devant le bar, Cathie, la mystérieuse, qui l'aidait pour son dossier de demande d'asile, Marianne, la douce, a hébergé Salif plusieurs fois et enfin Lucie, la discrète, une amie de Coralie.
**Aucune de ces cinq femmes ne se déclare victime. Elles disent parler au nom des véritables victimes. **
Adila rencontre le meilleur ami de Salif, un Soudanais, arrivé en 2016 en France, pour tenter de comprendre ce qui s'est passé. 
Salif aurait violé quatre filles, deux mineures et deux adultes. Mais quand ? D'un coup ? quatre ?!  C'est louche, à Bayonne on était tranquilles là bas. **Mais un viol c'est grave et je ne peux pas juger de sa culpabilité. **

Les femmes m'ont demandé de bloquer Salif sur les réseaux. Elles m'envoient des messages pour me menacer. 
Elles pensent que je ne peux pas vivre sans elles, **mais je ne suis pas arrivé en avion ;  j'ai traversé la Méditerranée pour venir. **
Par téléphone, Salif raconte comment les femmes l'ont chassé de la région, un soir en lui donnant **rendez-vous devant un bar. **
Des garçons sont venus m'attraper, me taper. Ils m'ont fait tomber pendant qu'elles me tabassaient, me crachaient dessus, m'insultaient de violeur. 

Des gens se sont mis à regarder la scène et à commenter comme à un match de foot. Des personnes disaient que les africains sont des violeurs. D'autres qui leur demandaient **pourquoi ils n'appelaient pas la police si c'était vrai ? **

La police est venue et ils ont refusé de parler. La police leur dit de partir, ils ont refusé de partir ! C'est moi qui suis parti. Un Négro qui part. Seul. 
Adila interroge Evangéline Masson-Diez, qui travaille sur les questions d'hébergement solidaires. 
Officiellement je n'ai jamais eu vent d'accusation de viol ou d'exploitation sexuelle. Officieusement il y a deux ou trois histoires qui circulent, des bruits de couloir. Dans les deux sens. Autant du point de vue des aidants que des exilés. 

Ça saute aux yeux qu'on est majoritairement face d'un côté à des femmes blanches de vingt-cinq à quarante ans et de l'autre côté à des jeunes hommes noirs entre dix-sept et trente ans. 

On est aussi dans des rapports de pouvoir. Entre ceux qui savent et ceux qui ne savent pas, celui qui a de l'argent et celui qui n'en a pas, entre celui qui a des papiers et celui qui n'en n'a pas...

Aider, peut faire naître des sentiments contradictoires et violents. Cette vérité, Adila, l'avait déjà éprouvée dix-neuf ans auparavant, lorsqu'elle avait hébergé un père et sa fille, Anna, sans-papiers.

Toutefois, qu'est-ce qui peut amener des femmes militantes de la cause des migrants, à passer de la compassion à la fureur, si ce n'est un viol ? Peu de personnes à Bayonne osent remettre en question la parole de ces femmes, qui disent parler au nom des véritables victimes.

J'ai décidé de prêter crédit aux jeunes femmes qui portent ce genre d'accusation, surtout quand elles sont plusieurs.

Pour en avoir le cur net, Adila décide d'aller en Allemagne rencontrer Salif...
Société de programmes Radio France
Nature de production Production propre
Producteurs Producteur, Paris : Radio France, 2020
Extension géographique National
Sélection DL O
Numéro DL DL R 20200623 FCR 12
Base Dépôt Légal Radio
Fonds Radio France Production
Titre matériel France Culture, 23 juin 2020, 12 h - 18 h