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ID Notice 3323236.001
Titre propre Les années mélancoliques
Titre collection Les Pieds Noirs, histoires d'une blessure
Chaîne de diffusion France 3
Date de diffusion 07/04/2007
Jour samedi
Numéro d'épisode 3
Nombre d'épisodes 3
Statut de diffusion Première diffusion
Heure de diffusion 23:02:15
Heure de fin de diffusion 23:55:46
Durée 00:53:31:00
Thématique Histoire
Genre Documentaire ; Témoignage ; Document à base d'archives
Type de description Episode ou partie d'un programme
Générique REA,Perez Gilles ; REA,Bonjour Karine ; AUT,Perez Gilles ; AUT,Bonjour Karine ; MON,Generet Laurence ; PAR,Monneret Jean ; PAR,Pervillé Guy ; PAR,Jordi Jean Jacques ; PAR,Verdes Leroux Jeannine
Descripteurs France ; Algérie française ; Guerre d'Algérie ; décolonisation ; indépendance ; Pied noir ; exil ; rapatrié ; vie quotidienne ; intégration ; rapports humains ; souvenir
Chapeau La deuxième partie de ce documentaire sur les pieds noirs retrace le départ des Français d'Algérie à partir du massacre d'Oran le 5 juillet 1962, au moment de l'Indépendance, et les difficultés rencontrées ensuite lors de leur arrivée et installation sur le continent.
Les témoignages de pieds noirs qui ont vécu cette époque et, pour certains, de leurs enfants ou petits-enfants, alternent avec l'interview des historiens Jean MONNERET, Guy PERVILLE, Jean-Jacques JORDI, Jeannine VERDES LEROUX, ainsi qu'avec des documents d'archives, photographies et articles de presse.
Résumé documentaire Les thèmes abordés sont successivement :
- l'assassinat de centaines de Français et d'Européens à Oran le 5 juillet 1962, après l'indépendance de l'Algérie
- l'attitude passive du gouvernement français lors de ces événements
- le départ précipité des pieds-noirs en bateau
- leur arrivée massive à Marseille
- l'attitude hostile des autorités et des Marseillais envers ces rapatriés
- les difficultés rencontrées pour se loger et trouver un travail
- le meilleur accueil réservé aux pieds noirs partis pour la Corse
- la façon dont les pieds noirs ont réagi dans les mois qui ont suivi leur arrivée sur le continent
- les insultes et le racisme dont ils ont été victimes ; les accusation de fascisme à leur encontre
- la volonté de la plupart des pieds noirs ne pas évoquer leur passé ; leurs souvenirs heureux de leur vie en Algérie.
Résumé producteur La troisième partie débute sur la chasse à l'homme du 5 juillet 1962, où, dans l'euphorie des fêtes de l'Indépendance, quelques uns règlent leurs comptes avec les Européens d'Oran. Des événements qui finissent de convaincre la majorité des familles pieds noirs de fuir l'Algérie à bord de bateaux trop rares et bondés.
En France, rien n'est prévu, et les Français d'Algérie se heurtent à l'hostilité de la population française et à la suspicion de l'État.
Pour beaucoup, les conditions d'hébergement des premiers mois vont être terribles. L'éparpillement des familles en Métropole, la mauvaise image des pieds-noirs et le racisme dont ils sont victimes provoquent ensuite dépressions et silence. Convaincus de ne pas repartir, les pieds-noirs chercheront alors à s'intégrer à tout prix et laisseront, pendant des années, les rumeurs, les idées fausses et les moqueries se multiplier.

Gilles Perez est un peu médecin. Dans son cabinet, il a recueilli la mémoire blessée de ses ancêtres Pieds Noirs. Une souffrance exacerbée par un silence assourdissant. Pour soigner, Gilles Pérez n'a qu'un seul remède : la parole. Dire pour guérir. En faisant parler ceux qui ont vécu l'histoire riche et douloureuse des Européens d'Algérie, il les sauve de l'oubli et soulage la douleur. Un traitement d'une absolue nécessité pour permettre aux Pieds Noirs et à leurs enfants d'aborder sereinement l'avenir.

Purifier la plaie
Les Pieds noirs sont un peuple de l'entre deux. Cette démarche leur a permis de faire la jointure avec leurs racines. Ils se sont laissés porter par leurs souvenirs et nous ont entraîné avec eux. J'ai été assez étonné de ne pas y trouver d'aigreur ou de rancoeur.
Tous le disent : l'Algérie devait obtenir son indépendance. Ils étaient profondément attachés à cette terre mais également à une France mythifiée. La plupart ont été mobilisés pendant les deux guerres, ce qui a amplifié l'attachement au drapeau tricolore. Ils obtenaient la nationalité française, ce qui n'était pas le cas des
populations algériennes. C'était une nouvelle patrie pour eux, quelque chose qui transcendait tout le reste et qui étanchait le besoin d'appartenance. A l'indépendance, ils se sont retrouvés coincés entre la terre et le mythe. Sans pouvoir faire de choix. Sans
cet attachement passionnel à la France, la terre aurait peut-être pris le dessus et l'indépendance aurait pu se faire avec les Pieds Noirs. Il y a eu des projets de cet ordre, notamment celui défendu par Albert Camus, qui prônait une association et le maintien des Européens d'Algérie. "Leur vraie terre est là", disait-il. Mais le coup d'état au sein de FLN à l'été 62 a balayé les modérés. Dès lors, c'est devenu une révolution. Il fallait une rupture. Elle a coûté leur place aux Pieds Noirs. C'est aussi pour cette raison qu'il y a une telle "nostalgérie".

Puis la refermer
Les témoins ont mis du temps à se remettre de cet effort. Mais on a eu beaucoup de retours positifs. Certains m'ont dit : on est guéris. Il ont réalisé à quelle point leur douleur est légitime. Cette reconnaissance apaise. Surtout que le film est diffusé par le
service public, ce qui est symboliquement très fort. Et puis ils ont pu entamer le dialogue avec leurs enfants. Pour nous, c'est une grande satisfaction. Nous avons la sensation d'être allés au bout de ce que nous souhaitions faire. On oublie trop souvent de voir que l'autre est un humain. A la lecture de l'histoire des Pieds Noirs, c'est l'Etat français qui prend un coup. Il a abandonné une communauté sensée faire partie intégrante de la nation. Il faut le dire. Aujourd'hui, on a l'impression que toute la rancoeur se concentre sur les individus plutôt que sur l'appareil. Il est temps que cela change. J'aimerais continuer en travaillant sur les harkis et les vieux Algériens. Ce travail de mémoire doit se poursuivre. On arrivera peut-être à des signes d'amitié, mais entre temps il faut que chacun accouche de sa vérité. C'est absolument nécessaire pour pacifier les relations.
Propos recueillis par Julien Chavanes

Nous ne voulions pas faire un film historique mais un film de mémoire. Un film humain. Depuis, les historiens nous demandent les témoignages pour pouvoir commencer à travailler dessus. C'est une matière première ! Qui est aussi utilisée au
sein de ces familles. Sur les 62 témoins, 47 n'avaient jamais parlé de cette période à leurs enfants.

45 ans après, ils n'ont pas oublié. 45 ans après, la parole se libère. Enfin.
Ce film est né pour accompagner la parole de dizaines de familles, ces enfants d'Algérie, qui retrouvent enfin l'expression pour dire ce qu'ils ont vécu.
Sans fard et loin des discours politiques.
Comme un tableau impressionniste, où chaque histoire personnelle constitue la touche de peinture d'une oeuvre, d'une histoire collective, la série révéle à travers les témoignages intimes la réalité de la vie en Algérie puis, celle, douloureuse, du rapatriement.
Société de programmes France 3
Nature de production Coproduction
Producteurs Producteur, Paris : France 3, 2006 ; Producteur, Marseille : Treize au Sud, 2006 ; Producteur, Marseille : France 3 Méditerranée, 2006 ; Producteur, Ajaccio : France 3 Corse, 2006 ; Producteur, Bordeaux : France 3 Aquitaine, 2006 ; Producteur, Limoges : France 3 Limousin Poitou Charentes, 2006 ; Producteur, Rouen : France 3 Normandie, 2006 ; Producteur, Toulouse : France 3 Sud, 2006
Extension géographique National
Couleur Couleur
Doc. d'accompagnement Dossier de presse;Résumé
Sélection DL O
Numéro DL CL T 20070407 FR3 16h
Base Dépôt Légal TV
Fonds France 3 Production
Titre matériel [Journée de captation France 3 du 07 avril 2007]
Numéro ISAN 0000-0001-CFBB-0000-S-0000-0000-R